Chers disciples de la religion du compostage, votre grand prêtre est de retour pour une nouvelle palabre fertilitaire. Aujourd’hui, nous allons parler de ces hérésies, ces faux pas, ces travers et autres écarts de conduite qui sapent les efforts des plus fervents d’entre vous. Oui, j’ai nommé… les erreurs courantes du compostage !
Préparez votre sac de méditation en toile de jute et installez-vous confortablement sur votre petit carré de prairie, car nous allons passer en revue ces pêchés capitaux du composteur averti. Vous avez été nombreux à me demander pourquoi est-il important de composter ses déchets organiques ? Me voilà donc une nouvelle fois sur le sentier de la sagesse décomposée.
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Le crime de lèse-compost n°1 : mélanger les déchets
La pierre angulaire du bon compostage réside dans un équilibre subtil entre déchets verts (riches en azote) et déchets bruns (riches en carbone). Mélanger sans discernement tous ces rebuts dans votre composteur revient à invoquer les forces du chaos !
Les épluchures de fruits et légumes, tontes de pelouse ou autres déchets frais doivent être savamment entremêlés avec des matières sèches telles que feuilles mortes, paille, cartons… Sans cette alternance sacrée, la fermentation sera inexorable et le compost final n’aura plus rien de la terre d’humus parfumée dont vous rêvez.
Le sacrilège ultime : composter des déchets non-naturels
Je l’ai vu de mes yeux vu, la honte suinte encore de mes tempes rien qu’à l’évocation de cette indignité : certains composteurs n’hésitent pas à mêler aux saints déchets naturels des restes de nourriture cuite, du papier glacé ou – ô pouah ! – de la viande et des produits laitiers !
Non contents de défier les lois de l’humus, ces mécréants attirent également les nuisibles les plus redoutables : rongeurs, bêtes à poil et volatiles en tous genres viendront se repaître de ces miettes défendues. Et vous n’aurez alors plus que vos yeux pour pleurer !
L’opprobre de l’arrosage excessif
Mettons les choses au clair : un compost n’est pas un poisson rouge. Il ne faut pas l’arroser constamment sous peine de le noyer ! Une humidité excessive conduira inévitablement à la formation d’un épais bouillon putride dont l’odeur soulèvera le cœur du plus zélé des jardiniers.
La recette idéale veut que votre tas soit aussi humide qu’une éponge bien essorée. Pas une goutte de plus ! Maintenez ce niveau d’humidité en retournant de temps à autre votre compost et en l’arrosant modérément si besoin. Simple comme une graine de tournesol.
Le crime de la négligence coupable
À l’inverse, ne croyez pas pouvoir abandonner paresseusement votre compost à son triste sort des mois durant. Ce serait le laisser aux prises des redoutables forces entropiques ! Votre petit bébé végétal requiert vos soins attentifs pour prospérer.
Remuez-le donc régulièrement à l’aide d’une fourche ou d’un aérateur adéquat, de manière à bien l’oxygéner. Parez également les éventuelles croûtes d’humidité en surface pour permettre une décomposition uniforme. Le compostage est une pratique qui se mérite, pas de répit pour les indolents !
La déviance de l’impatience forcenée
« J’ai déposé mes déchets organiques hier, où est mon compost parfait ?! » Si cette pensée vous a déjà traversé l’esprit, soufflez un grand coup. Le temps est l’allié du bon composteur, non son ennemi !
La décomposition des végétaux en un terreau riche et fertile nécessite en moyenne entre 6 et 12 mois de maturation. À moins de vouloir un engrais de piètre qualité, mieux vaut suivre sereinement le rythme de la nature plutôt que d’essayer de la brusquer. La patience est la clé.
Le péché de la poubelle de cuisine inadaptée
Ah, la fameuse poubelle de compost pour vos déchets organiques ! Cette petite boîte en plastique ou en métal qui permet d’accumuler proprement vos déchets avant de les transférer dans le composteur extérieur. Une bien jolie invention, à condition de bien la choisir et l’utiliser !
Épargnez-vous tout d’abord les modèles trop petits, où s’accumuleraient bien vite des relents tenaces. Pas glam ! Préférez un contenant d’au moins 7 à 8 litres, pourvu d’un couvercle à fermeture hermétique. Certains sont même dotés d’un filtre à charbon actif pour neutraliser les odeurs au passage.
Une fois votre gadget sélectionné, respectez simplement quelques règles de base : videz-le très régulièrement dans le composteur de jardin, alternez bien les déchets verts et bruns, et rincez-le au savon naturel après chaque usage. Un jeu d’enfant, mais un mal pour un composteur !
Conclusion
Vous voilà désormais parés pour affronter tous les défis du compostage avec panache et sérénité. N’ayez crainte, les premiers pas sont les plus ardus sur ce chemin escarpé de la sagesse fertilitaire. Persévérez dans cette voie vertueuse et vous deviendrez, vous aussi, un grand prêtre du Solide Organique, vénéré des jardiniers en herbe comme des bêtes du sous-bois.
N’oubliez pas : la meilleure façon d’honorer vos déchets végétaux, c’est de les traiter avec le respect qu’ils méritent. À défaut, ils se vengeront de manière puante et grouillante… Composter sans faute, telle est la voie !